CONFÉRENCE DE SAKUDO SENSEÏ
KENSHINKYORAI 2014 A MARSEILLE

Sakudo Senseï rappelle qu’il a eu de nombreux maîtres qui l’ont guidé et nous cite en particulier Yuno Masanori Senseï avec lequel il a passé beaucoup de temps avant ses quarante ans et qui a eu une grande influence sur lui.

Il veut aujourd’hui nous transmettre un enseignement qu’il a reçu de maître Yuno à propos du Kendo.

1- le premier point est « kendo to wa shunkan shunkan no jikosozou de aru » ; un concept que l’on peut traduire par « le kendo est la création de soi à chaque instant », dans un sens de progression ; être en mesure de synthétiser (matomeru) le soi, de « garder l’essentiel de soi » dans une succession de mouvements ; dans un combat la possibilité d’enchainer les mouvements, toujours essayer à chaque fois d’êre au mieux ; parfois cela ne marche pas, parfois on est touché et on perd, parfois on marque et on gagne, mais il faut essayer à chaque moment de s’améliorer, cela permet de progresser dans le kendo et dans notre humanité.
cela permet de progresser dans le geiko, mais c’est aussi une progression humaine de l’individu.
2- le deuxième point est que la défense et l’attaque sont une seule et même chose, c’est un peu différent dans le niito, on parle du kendo avec un shinai, où les deux mains doivent travailler ensemble.Il n’y a pas de séparation entre les deux, c’est un élément très important dans le kendo, celui qui ne comprend pas cela ne récoltera pas le fruit de son travail, il n’y a pas de sens pour la création de soi si on sépare l’attaque et la défense.
Dans l’histoire du kendo, nous avons le sabre en métal le katana, puis le sabre en bois le bokuto, puis le sabre en bambou le shinai ; le shinai est rond et droit contrairement au katana et au bokuto, ou la notion de kensen est plus facile à percevoir, plus évidente, mais qui existe également avec le shinai ; le shinai est une idée géniale, et montre une grande sagesse et capacité d’évolution de nos anciens, avec une partie plus large plus forte pour la parade et une partie plus fine à l’extrémité plus forte et rapide pour l’attaque, la notion de kensen littéralement « ligne du sabre » est celle qui permet de couper avec le katana, on travaille différemment au niveau des mains avec un shinai mais l’idée de kensen, de travail sur la ligne et sur la pointe, sur le fait de couper, est la même.
3- le troisième point : toute action dans le kendo, toutes les façons de pratiquer, a une signification dans la voie de l’individu, autrement dit notre kendo reflète notre personnalité ; comme les actions des enfants ont un sens, qui ne sont pas évidentes à comprendre a priori ou qui semblent stupides, c’est à l’instructeur de comprendre le sens de ses actions, de comprendre cette personne pour pouvoir la faire progresser.
4- quatrième point : la règle du kendo c’est de marquer « ippon », mais « ippon » c’est aussi la synthèse de soi à un instant précis et une forme d’unité avec l’opposant et on peut le reproduire dans sa vie. Yuno sensei disait qu’il fallait toujours s’interroger s’il y avait « ippon » ou pas dans ce sens là.
En conclusion, Sakudo Sensei cite un professeur de robotique Mori Masahiro qui dit : « un héritage non créatif conduit à la régression ».
L’histoire du kendo évolue depuis l’époque des samurais et des katanas avec l’idée de vie et de mort, puis le bokuto avec la notion de dextérité, puis le shinai et la compétition ; ces 3 époques sont liées, représentent une unité et constituent une évolution, c’est cette évolution qui fait que le kendo est toujours vivant.
Au Japon, il y a des rencontres entre hauts gradés et il a été décidé de transmettre des enseignements de manière orale comme celui ci en France, c’est nouveau au Japon également, c’est important pour comprendre l’histoire et l’évolution du kendo.